En 2023, le phishing, ou hameçonnage, a représenté la deuxième principale cyberattaque pour laquelle les entreprises françaises ont sollicité une assistance sur Cybermalveillance.gouv.fr représentant 21,2 % des demandes.
Cette technique de fraude, qui repose sur des emails trompeurs, a pour objectif de manipuler les victimes afin de leur extorquer des informations sensibles ou d'introduire des malwares dans leurs systèmes.
Pour les entreprises, ces attaques peuvent avoir des impacts importants : pertes financières, vol de données stratégiques ou perturbation des opérations. Quels sont les signes d'un email de phishing ? Comment se protéger contre ces attaques ? Et que faire si mon entreprise a subi une telle attaque ? Réponses dans cet article.
Le phishing, une tentative de fraude visant à inciter les victimes à partager des informations confidentielles en se faisant passer pour des entités légitimes (banques, administrations, services connus). L’objectif principal du phishing est de collecter des données sensibles telles que des mots de passe, des numéros de carte bancaire ou d’autres informations sensibles. Pour piéger leurs victimes, les cybercriminels déploient plusieurs méthodes . La plus courante consiste à envoyer un email malveillant contenant un lien vers une page frauduleuse, souvent une copie visuelle d’un site officiel. En cliquant sur ce lien, la victime est dirigée vers une page où elle est invitée à entrer des informations confidentielles, qui seront ensuite récupérées par le cybercriminel. D’autres techniques incluent l’envoi de pièces jointes infectées par des malwares, qui une fois ouverts, se déploient dans le système informatique de la cible.
Autre point, le phishing ne se limite pas aux emails. Il s’étend désormais aux SMS, aux codes QR, aux réseaux sociaux et même aux appels téléphoniques. Cette flexibilité rend le phishing particulièrement difficile à contrer et demande une vigilance accrue pour éviter de tomber dans le piège.
Identifier un email de phishing peut aider à se protéger contre le vol de données. Voici les signes courants à connaitre .
Un expéditeur inconnu ou une adresse email inhabituelle est souvent le premier signal d'alerte. Par exemple, un email prétendant venir de votre banque pourrait être envoyé depuis une adresse comme "service-client@bnk.co" au lieu de "service-client@banque.com". Les cybercriminels jouent sur des différences subtiles, comme une lettre manquante ou un domaine légèrement modifié, pour passer inaperçus. Restez attentif à ces détails avant de cliquer sur un lien ou de répondre.
Les emails de phishing contiennent souvent des liens frauduleux ou des pièces jointes malveillantes. Les liens mènent souvent à des sites qui imitent des plateformes légitimes pour voler des informations sensibles.
De leur côté, les pièces jointes, déguisées en factures ou formulaires, peuvent contenir des programmes malveillants. Par exemple, certains fichiers Word ou Excel avec des macros activées par un clic ont permis à des pirates de diffuser des virus, comme des ransomwares ou des logiciels espions.
Un email de phishing peut contenir des messages alarmants du type : « Votre compte sera supprimé » ou « Action urgente requise ». Par exemple, un faux email d’un opérateur téléphonique pourrait avertir que votre abonnement sera coupé si vous ne régularisez pas un paiement en cliquant sur un lien. Cette pression vise à faire réagir la cible rapidement.
Les emails frauduleux comportent souvent des erreurs de syntaxe, des fautes d’orthographe ou de grammaire, signes d’une tentative non professionnelle d'imiter un service officiel.
D’autres indicateurs incluent l’absence de personnalisation (comme un « Cher utilisateur » au lieu de votre nom), des messages hors contexte, ou des demandes d’informations sensibles inhabituelles pour le service prétendument représenté.
En adoptant des bonnes pratiques de sécurité, il est possible de limiter les risques d’exposition aux cyberattaques et de mieux protéger ses informations sensibles.
Les logiciels et systèmes doivent être régulièrement mis à jour pour corriger les vulnérabilités connues. Les cybercriminels exploitent souvent des failles non corrigées pour diffuser des malwares ou accéder à des données sensibles.
Recommandation : Activez les mises à jour automatiques sur vos logiciels critiques pour réduire le risque d’oubli.
Les cybercriminels masquent souvent des URL malveillantes derrière des liens apparemment légitimes. Ces liens redirigent souvent vers des sites de phishing qui imitent des pages populaires (comme celles de banques ou de services en ligne) pour voler vos identifiants.
Astuce pratique : Passez votre souris sur le lien sans cliquer pour vérifier l’adresse réelle. Si elle semble suspecte ou contient des anomalies (orthographe douteuse, domaine inconnu), abstenez-vous de cliquer.
Un VPN (réseau privé virtuel) chiffre les données transitant entre votre appareil et le réseau auquel vous êtes connecté, réduisant ainsi les risques de surveillance ou d’interception de données. Cela est particulièrement important sur des réseaux Wi-Fi publics, souvent ciblés par les cybercriminels.
Attention : Bien que les VPN offrent un niveau de sécurité supplémentaire, ils ne protègent pas contre les liens malveillants ou les fichiers infectés, ce qui signifie qu’ils doivent être combinés avec d’autres mesures de sécurité.
Activez un filtre anti-spam pour détecter automatiquement les emails indésirables et potentiellement dangereux. Ces filtres permettent de bloquer les courriels non sollicités et de limiter les risques d’infection par des programmes malveillants. D’ailleurs, déjà 80 % des entreprises françaises ont déployé des passerelles de sécurité pour leurs e-mails afin de filtrer les spams et les tentatives de phishing.
Conseil supplémentaire : Utilisez des systèmes intégrant des technologies de détection avancée capables d’identifier des emails frauduleux plus sophistiqués.
La sensibilisation joue un grand rôle dans la protection contre les cyberattaques, selon une étude de Proofpoint, 79 % des salariés français ont admis avoir adopté des pratiques dangereuses, telles que la réutilisation ou le partage de mots de passe, le clic sur des liens provenant d'expéditeurs inconnus ou la communication de leurs identifiants à des sources non fiables.
Recommandation : Organisez des sessions régulières de formation pour apprendre à identifier les emails frauduleux, reconnaître les signes d'une attaque (ton alarmiste, demandes urgentes de données sensibles, fautes d’orthographe) et savoir comment réagir.
En cas d’hameçonnage dans un cadre professionnel, une réaction rapide permet de limiter les impacts. Voici les étapes clés à suivre :
Prévenez sans délai l’équipe chargée de la sécurité informatique afin qu’elle puisse isoler l’appareil compromis et évaluer et contenir l’incident et fournissez tous les détails possibles : expéditeur, contenu de l’email, liens cliqués ou pièces jointes ouvertes.
Si vous avez saisi des informations sensibles, changez immédiatement vos mots de passe, en commençant par ceux des outils professionnels. Privilégiez des mots de passe complexes et uniques. Si possible, activez l’authentification multifactorielle pour renforcer la sécurité.
Analysez en collaboration avec l’équipe IT les impacts potentiels. Identifiez si des données critiques ont été compromises, comme des informations clients, des rapports internes ou des fichiers sensibles.
Si des identifiants ont été utilisés pour accéder à des systèmes, vérifiez les actions effectuées sur ces plateformes (par exemple, modifications de comptes ou téléchargements suspects). Prenez également en compte le risque de propagation, notamment si des emails frauduleux ont été envoyés depuis votre compte à d’autres collaborateurs ou clients.
Si vous êtes victime d’hameçonnage, il est important de déposer plainte auprès de la gendarmerie ou du commissariat en apportant toutes les preuves disponibles, comme les emails frauduleux ou les liens suspects. Pour plus d’informations, contactez la plateforme Info Escroqueries du ministère de l’Intérieur.Pensez aussi à signaler les sites frauduleux en ligne. Par exemple, la plateforme Signal Arnaques permet d’alerter et de consulter des signalements similaires, tandis que Phishing Initiative aide à bloquer les sites malveillants identifiés.
Le phishing demeure la deuxième menace principale pour les entreprises françaises. Elle vise à inciter les victimes à partager des informations confidentielles en passant pour des entités légitimes.
Pour s’en protéger, sécurisez votre messagerie électronique ne cliquez jamais sur un lien suspect sans vérifier son origine et évitez de télécharger des pièces jointes provenant d’expéditeurs inconnus ou douteux.
En cas d’attaque, une réponse rapide est indispensable : alertez votre équipe IT, modifiez les identifiants compromis et signalez l’incident sur des plateformes dédiées.