Point sur la situation :

Après le Royaume-Uni, la France se dirige également vers une interdiction de l’équipementier chinois Huawei de ses réseaux 5G, voire à une interdiction sur l’ensemble du territoire. L’équipementier est accusé par les états unis d’être trop proche des intérêts du gouvernement chinois, et accuse l’entreprise de pouvoir réaliser de l’espionnage et des sabotage sur les territoires accueillant leurs équipements. Les Etats-Unis avaient d’ailleurs déjà voté

un embargo des technologies américaines entrant dans la composition des semi-conducteurs de Huawei. Suite aux pressions américaines, les autorités françaises avaient d’abord préconisé une interdiction ciblée des équipements Huawei (notamment près des zones sensibles : casernes, aéroports, bases militaires, etc.). Cependant, les autorités semblent avoir fait marche arrière et Huawei pourrait donc être banni du territoire à plus ou moins court terme ( entre 3 à 8 ans.). Même si le ministère de l’économie et l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes information) se veulent rassurants quant à l’avenir de Huawei en France, en réalité l’avenir de la marque en hexagone semble fortement compromis.

Un débit élevé permet aux entreprises d’optimiser leurs productions, diminue les délais pour réaliser leurs tâches , et permet ainsi d’améliorer sa productivité. Certaines technologies (comme la VOIP sur Trunk SIP ou la télésurveillance par exemple) nécessitent un débit élevé pour pouvoir fonctionner convenablement.

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L’impact sur le réseau français :

Le principal problème lié à cette interdiction est le fait que 2 des 4 principaux fournisseurs d’accès internet ( cf. Bouygues télécom et SFR) ont équipé près de la moitié de leur réseau avec des équipements Huawei. Le prochain réseau 5G devant se développer en « non-stand-alone », c’est-à-dire qu’il est censé se greffer au réseau 4G préexistant. C’est ce qui inquiète SFR et Bouygues car, selon des données de la fédération française des télécoms, 47,5% du réseau de Bouygues et près de 52% du réseau de SFR seraient équipés par Huawei. De leur côté, Orange et Free ne sont pas concernés par cette interdiction car ils intègrent uniquement des équipements Nokia et Ericsson. Par conséquent, afin de respecter l’interdiction de Huawei sur les réseaux 5G, Bouygues et SFR devront remplacer une partie de leurs parcs.

« Si les équipements Huawei sont interdits des réseaux 5G, Bouygues Telecom et SFR seront contraints de remplacer leur parc d'antennes 4G dans des régions entières du pays, » déclare Michel Combot, directeur général de la FFT.

La fin de Huawei en Europe ? : :

Cependant, l’annonce du gouvernement français ne marque pas forcément la fin de Huawei en Europe, en effet l'Allemagne (notamment via le principal opérateur national : Deutsche Telekom) reste très dépendante de Huawei.

Si l'Allemagne venait à s’aligner sur la France et le Royaume-Uni, le changement d’équipement pourrait mettre en danger la viabilité économique de l’opérateur et également retarder le déploiement de la 5G sur le territoire.

Qu’en pense la Chine ? :

De son côté le gouvernement chinois a appelé les gouvernements américain, français et anglais à réviser leurs positions vis-à-vis de l’interdiction (ciblée comme totale) des équipements de Huawei sur leurs territoires nationaux.

La Chine a même fait planer des menaces auprès des équipementiers Nokia et Ericsson (dont la production est majoritairement localisée en Chine), en précisant que si les sanctions européennes étaient maintenues, les antennes des équipementiers produites sur le territoire chinois ne pourraient plus en franchir les frontières et donc ne pourront plus être exportées.